Depuis 1993, Silvain Vanot a publié six albums de chansons et enregistré de nombreuses musiques de films. Au fil des ans et de la désintégration de l’industrie phonographique, les sorties de disques se sont espacées, et nous voilà en 2016, avec un septième album intitulé « Ithaque ». Il s’agit moins d’un récit de voyages que d’un disque de retour, pas au sens où Silvain serait revenu de tout, mais parce que ce retour, après des périples ailleurs, au Brésil, en Grèce, en Flandres et parfois au coin de la rue, est la seule question qui le passionne en ce moment.Et les vrais voyages étant souvent solitaires, il a enregistré ce disque seul (si l’on excepte les contributions rares, dans tous les sens du terme, de ses amis John Greaves et Brad Scott) ; seul dans une chambre, avec un ordinateur et une collection d’instruments disparates, où le synthé de poche côtoie le sitar indien et les inépuisables guitares et pianos. Il est étrange pour un chanteur de parler d’un disque solo, personnel ou intime seraient surement plus justes. Un certain affranchissement des formes qui se manifeste dans la durée élastique des morceaux, l’absence de batterie ou la présence d’instrumentaux et de néologismes, ne dit pas autre chose. « Ithaque » est un disque à vivre, c’est ainsi qu’il s’est imposé à son auteur, et c’est dans ce même esprit qu’il vous est proposé.